Bien que je sois rentré depuis 3 semaines, je ne suis toujours pas arrivé à la moitié de mon récit en Colombie, car de retour de la Cathédrale de Sel, nous nous trouvons toujours à Bogota. Cependant, nous avons un bus de nuit pour aller à Medellín, ce qui nous laisse encore la journée, alors on en profite pour se balader tranquillement dans la ville, on passe par quelques magasins, quelques marchés.

Soudain, le ciel s'obscurcit brutalement, les marchés remballent en vitesse, et les rues si animées se vident en quelques minutes. Les premières gouttent arrivent, nous obligeant à nous mettre à l'abri … dans un bar, ce qui nous Ooooblige à prendre une bière, il est 15h, première bière de la journée, après tout c'est les vacances !

Lorsqu'une éclaircit se profile enfin, nous récupérons nos affaires pour prendre le bus, où nous attende un peu plus de 10 heures de route pour arriver à Medellín. Le bus est assez confortable, et pour la première, j'arrive à étendre mes jambes dans un bus. La nuit ne s'annonce tout de même pas des plus confortable, mais la fatigue des derniers jours me prend et je dors une bonne partie du trajet. Lorsque nous arrivons à destination, le soleil se lève, et nous descendons la colline, accompagné par les lueurs de l'aurore.

Après un petit déjeuné à l'auberge, nous faisons connaissance de nos collocs' de chambre, un groupe de Polonaises, et après avoir un peu discuté, nous les accompagnons pour visiter la ville. Notre hôte nous conseille d'aller voir le jardin botanique puis le parc Arvi, nous avons notre programme pour la journée.

Le jardin botanique vaut le détour, on se croirait en pleine jungle dans certaines parties alors que d'autres ont un air de « Garden by the baie » à Singapour. Quant au parc Arvi, celui-ci offre une belle vue sur la ville. D'après un guide (et même notre hôte), il y aurait des parties du parc de déconseillées, car l'on risque de se faire détrousser. On ne sait pas si c'est vrai ou si c'est pour nous convaincre de prendre un guide. Du coup, on se contente d'une randonnée dans les zones sûres, on croise un couple Espagnol-Lyonnais à l'entrée venant compléter notre groupe composé désormais de 8 joyeux lurons.

Le jour suivant, nous prenons un tour avec nos nouveaux amis, pour el Peñón de Guatapé, un sommet montagneux trônant en pleins milieux des lacs. La montée des marches nous prend une petite 20aine de minutes, la vue est magnifique. On profite de ce moment, pour tester une autre boisson typique de la région, la bière à la mangue avec de vrais morceaux de mangue.

Notre guide nous apprend que la montagne et les alentours appartiennent à une seule famille. L'un des problèmes de la Colombie, 80 % des richesses sont détenus par une 15aine de familles environ. Suite à l'afflue des touristes dans la région, la ville de Guatapé autrefois basée sur une économie agricole, à dû changer de cap suite à des décisions politiques et se baser sur le tourisme. C'est ainsi qu'une loi fut créée : « Tout bâtiment commerçant devra être orné de peintures ». Cela permit de donner du charme à la ville qui devient au fur et à mesure du temps, l'un des incontournables de la Colombie.

Au cours de la visite de la ville, on en apprend un peu plus sur Simon Bolivar surnommé El Libertador, pour avoir permis ou ayant fortement participé à l'indépendance de la Bolivie, la Colombie, l'Equateur, le Panama, le Pérou et le Vénézuela, rien que ça. Un surnom bien mérité.

De retour à Medellín, la ville de Pablo Escobar, nous visitons la comuna número trece, (le quartier n°13 de Medellín), pour en apprendre plus sur l'histoire des gangs et de la drogue. A l'époque de Pablo, la Colombie était l'épicentre du commerce de la drogue, et Medellín sa plate forme tournante. En effet, à cause de la géographie du pays, contrôler Medellín, signifiait contrôler la seule route menant des champs de coca à l'océan Pacifique et Atlantique.

Pour la petite histoire, la cocaïne est issue de la feuille de coca, mais c'est seulement une infime partie de la feuille de coca qui contient la substance pour créer la cocaïne, chaque feuille est composé de 0,00…0001 % de cocaïne à un zéro près. En recherchant les chiffres, je trouve 275 kilos de feuilles de coca pour fabriquer 600 grammes de cocaïne pure. Ce qui fait que non transformé, la feuille de coca, ne présente aucun danger, et permet même de réduire le mal des montagnes. L'on retrouve aussi des thés à la feuille de coca très bon.

Mais revenons à la comuna 13. En 1991, le quartier était considéré comme le quartier le plus dangereux au monde dans la ville la plus dangereuse du monde. 5 gangs se battaient le contrôle de la colline et les effusions de sang étaient quotidiennes. Toute cette histoire nous était racontée par un jeune homme d'à peu près notre âge, qui a vécu toute sa vie dans ce quartier. Et l'on sentait encore la tristesse mélangée de colère dans sa voix, à cause de toutes ces années difficiles, les couvre-feux à 20h, la fermeture du quartier, les coups de feu, la perte d'amis. Mais après plusieurs bains de sang, les gangs se sont faits plus rares, et une lueur d'espoir apparue dans le quartier : un simple escalator, allant du seul et unique métro du pays au haut de la colline. Dit comme ça, cela ne semble pas grand-chose, mais pour les habitants du quartier cela signifiait pouvoir accéder au centre-ville et à des jobs autres que gangster. Et l'escalator apporta les conditions nécessaire à l'arrivée des touristes donnant l'opportunité aux habitants d'en vivre. Désormais, la comuna 13 est devenue le quartier le plus sûr de la ville, le plus joli et le plus visité.

Seul point noir de la visite, mon objectif d'appareil photo qui décide de me lâcher, en cherchant sur internet, c'est un programme “courant”, et les coûts de réparation sont quasi supérieur au prix de l'objectif. Forcément, la garantie est passée depuis 2 semaines, de toute manière, l'ayant acheté à Bangkok, je ne sais pas trop comment aurait marché la garantie. N'ayant pas d'objectif de rechange, je finirai les vacances avec le téléphone.